La réponse imaginaire de Pape Diouf suite au publi-communiqué de l’OM sur la sortie de son livre "C'est bien plus qu'un jeu"
Pape Diouf exerce son droit de réponse par la voix de The Spooner
« Je est un autre », Arthur Rimbaud.
Grande fut ma surprise lorsqu’en faisant mes courses comme tous les
dimanches matin chez mon vendeur de caviar immigré, on m’apprit par
l’intermédiaire d’une phrase assez courte, aux limites d’une vulgarité
si commune chez les artisans des commerces de bouche, que je suis dans
le journal de ce matin avec en outre, une photo bien avantageuse si j’en
crois l’avis certes primaire mais ô combien gratifiant d’un homme de la
plèbe.
Mon Narcisse en fut comblé et je décidai de poursuivre d’un pas léger
mais responsable eu égard à une actualité qui me plaçait aux côtés de
Hugo Chavez et des grands de ce monde, et à n’en point douter le fait
que je me prénomme Pape a été depuis toujours une bénédiction, même si,
il faut savoir faire fructifier le capital initial que le sort a bien
voulu me confier le jour saint de ma naissance.
La lecture de ce torchon m’a quelque peu désappointé, les
communiquants devraient être interdits d’écrire, ils ne comprennent
rien. Les communiquants aux cheveux longs devraient être pendus, ils ne
servent à rien.
Passons. Le « nous » utilisé par exemple sur le verbe « passons » est
purement une figure de style littéraire si tant est qu’il puisse être
possible que plusieurs personnes préoccupées au même titre qui est le
mien de passer sur cette affaire comme je le fais, le « nous » ici ne
s’adresse qu’à mon propre égard, à la limite, en extrapolant, et afin de
ne pas vous perdre avec l’usage d’un pluriel, j’admets que « nous »
pourrait s’adresser à moi, mon corps, mon esprit et mon compte en banque
qui enculent à sec, au verre pilé et au fer à souder, le sombre butor
qui a osé écrire cette page et choisir cette photo où je tiens un micro
qui n’est à la mode que chez Canal + Roumanie.
Je vais bien malgré moi m’abaisser et répondre à quelques farfelitudes énoncées.
Avant de rentrer dans le vif du sujet, je tiens à souligner l’ineptie
particulièrement prononcée lorsqu’un homme de premier plan comme
devrait l’être à toutes les époques le président de l’OM, doit acheter
une page d’un journal sportif pour dire quelque chose… Alors oui c’est
une blague, j’en ris à gober un suricate au déjeuner. Lorsqu’on veut
passer pour un bon gestionnaire, on appelle ces chiens errants de
journalistes pour faire un entretien téléguidé en venant avec les
questions qu’il devra lire et recopier et surtout avec les réponses. On
gagne en économisant 80 000 euros, on gagne parce qu’on renforce les
liens avec la presse, support médiatique indispensable pour mener un
club de cette taille. Ca, c’est l’argument des petits gens.
Je sais qu’en opérant de la sorte je devrais moi-même me payer ma
page. Je suis bien heureux de pouvoir illustrer ma paranoïa de cette
manière en pensant au petit Vincent qui se frotte les mains croyant que
je ne pourrai pas me payer une page de n’importe quel torchon étant
donné la manière dont je me suis gavé en tant que président de l’OM. Sur
ce point nous sommes bien d’accord et je me félicite que son équipe
doive combler les trous que j’ai faits de mon poignet viril.
Parlons maintenant de ma passion pour la psychanalyse.
Chère Olympique de Marseille,
J’ai l’honneur de m’adresser à l’institution immortelle, Moi, Pape
Diouf, en mon propre nom, que pourtant tu essaies de salir. C’est donc
d’égal à égal puisqu’aucun mortel n’a souhaité signer ce que vous
écrivez. Je laisse le soin à vos médecins traitants l’analyse de cette
fuite, non, de ce refus de présence, de cette négation de la
responsabilité qui incombe à vos représentants et donc, de cette absence
de personnalité.
Je me gausse de votre pensée sur les fameux préjugés qui accompagnent
mon parcours… Comment pourrais-je sérieusement prendre ombrage de cette
critique lorsque vos illustres dirigeants en souffrent plus que moi car
eux sont encore en poste. Une veuve suisse blonde mandatée par des
financiers qui n’ont pas le cœur dans ce club et les pieds dans l’eau si
bleue qui bordent la ville ; un Rastignac de président qui, pour ne pas
faire défaut à l’histoire de ce personnage, habite encore Paris alors
que les affaires si pressantes doivent se régler physiquement au
Vélodrome et non par des réunions skype ; un directeur sportif qui est
soupçonné depuis sa communion de liens avec des personnes peu
recommandables. Mes préjugés m’appartiennent et je suis libre de les
rappeler quand bon me semble, en particulier en évoquant mon parcours.
Il serait opportun de soigner les leurs tant votre image en pâtit chère
Olympique.
Je m’étonne donc que vous puissiez dénoncer ma paranoïa tant cette
lettre illustre la vôtre d’une manière bien plus important. Comment en
est-il du côté de vos dirigeants ? Les tentatives de destabilisation ad
nominem qu’ils subissent plusieurs fois par semaine ne sont-elles pas le
fruit des mêmes peurs, de la même paranoïa ? Le fait même de réaliser
un tel communiqué ne présage pas de leur peur que mes mots soient pris
au sérieux ? Ne présage-t-il pas de votre crainte de mon action, de mon
livre que j’ai écrit dans votre dos. Vous dénoncez ici ce que vous
connaissez, ce que vous subissez, ce que vous criez lorsqu’une faille
ébranle leur tour d’ivoire. Ils connaissent ces luttes intestines à tel
point que la nauséeuse bile que vous crachez n’est que la plus belle
illustration de mon témoignage, et je vous en suis gré.
Je comprends que vous fassiez parler quelques chiffres financiers
qui, présentés de cette manière, accusent mon action, mais réduisent
tellement un sport, une équipe à un bilan comptable. Pour reprendre un
adage populaire et ainsi me mettre à un niveau compréhensible par tout
le monde, « on fait dire ce qu’on veut aux chiffres ». Je vais avancer
ma défense sur ce thème. Il est rare de voir des clubs ambitieux ne pas
dépenser d’argent. Si l’ambition doit rester de l’ambition et ne jamais
se concrétiser, autant aller diriger Lorient, sans offense pour ce brave
peuple de pêcheurs. Très chère Olympique, rappelez-moi avec quelle
équipe vos derniers titres ont-ils été conquis ? Rappelez-moi les
joueurs ? Ce qui me fait le plus mal dans cette tentative putassière de
prendre à témoin les pauvres en annonçant des chiffres de cette
grandeur, c’est que vous devriez reconnaître que les titres dont nous
sommes tous si fiers ont été gagnés grâce à la présence, je ne peux
décemment dire « travail » ou « action », de Jean-Claude Dassier. Vous
comprenez mon raisonnement et vous savez très bien que j’ai raison
aujourd’hui comme j’ai eu raison à l’époque.
Concernant Gerets, je n’ai rien à ajouter. Peut-être ai-je eu tort ?
Peut-être ai-je eu raison néanmoins. Rappelez-moi quel est l’entraineur
qui a gagné ? Comme si moi, Pape Diouf, ne devais-je avoir à répondre
que devant les actionnaires ? Comme vous, chère Olympique, ne pourriez
souffrir d’être dirigée de Suisse alors que loin de la Méditerranée et
du Mistral, vous êtes condamnée à errer comme un club des terres
intérieures. Dans l’anonymat, le froid et avec Jean-Michel Aulas comme
concurrent.
Comme si les actionnaires qui sont là aujourd’hui et ne seront plus
là demain, devaient avoir raison face à votre folie que le monde nous
envie.
Votre ordre de route, belle OM, c’est de gagner. Une fois ce principe de base énoncé, tout le reste n’est que comptabilité.
Sur Twitter @TheSpoonerWay
A retrouver sur horsjeu.net : http://horsjeu.net/a-la-une/cest-bien-plus-quun-jeu-publi-communique-de-lom-sur-la-sortie-du-livre-de-pape-diouf/
Commentaire composé : le communiqué du SC Bastia - 4/03/13
Le SCB communique - 4/03/13
http://www.sc-bastia.net/v4/?p=20050
Les dirigeants, joueurs, staff technique et employés du SCB
tiennent avant toute chose à remercier les 15000 supporters qui ont
assuré une ambiance extraordinaire tout au long du match contre Ajaccio
et qui ont porté notre équipe vers la victoire.
Oui alors justement, j’ose imaginer que l’objet de ce communiqué
n’est pas uniquement de remercier “l’ambiance extraordinaire” assurée
samedi. Quoique je me garderai bien de me moquer, il s’agit bien au
sens propre du terme d’un moment extraordinaire, entendons-nous: il y a
les ambiances ordinaires, où les supporteurs soutiennent, parfois se
chamaillent, encouragent, crient, font la ola, toutes ces conneries de
métropolitains. Et puis il y a les ambiances EXTRA-ordinaires qui
correspondent bien évidemment à des lieux, des moments qui ne sont pas
du domaine du commun, voire du mortel, en l’occurrence tout ce qui se
passe en Corse.
En totale concertation avec les autorités et les dirigeants
de l’AC Ajaccio, notre club a tout fait pour que le match se déroule
dans les meilleures conditions d’accueil et de sécurité.
Quand vous parlez d’autorité, vous parlez des mouvements armés, ça d’accord, mais pas uniquement de la police ?
Le plan proposé par le club en réunion du 28 février a été
approuvé par toutes les parties, et les remarques formulées ont été
intégralement prises en compte.
Ce qui nous intéresse justement c’est le compte-rendu de la
réunion et les remarques formulées. Du style “fournir des cailloux”,
“insulter les adversaires” etc. D’ailleurs visiblement, les dirigeants
d’Ajaccio ne sont pas d’accord avec cette version “approuvée par toutes
les parties”.
Si le match s’est déroulé dans des conditions
quasi-parfaites, certains incidents ont hélas pu être constatés en marge
de ce derby de la Corse.
Personnellement, je suis d’accord avec vous, dans un courrier de
cette importance, il faut toujours contextualiser et parler de la météo.
Il est vrai que les “conditions quasi parfaites” montrent l’avantage de
la Corse au mois de mars par rapport au continent et que le soleil y
était plus chaud samedi qu’ailleurs, et que “certains incidents”, les
nuages au-dessus du stade pendant 16 secondes cumulées sur l’ensemble du
match, sont regrettables, bien qu’exceptionnels.
Les composantes du SCB tiennent sans ambigüité à déplorer les
incidents qui ont pu se produire à l’occasion de ce match et à
témoigner leur sympathie et leur soutien aux supporters des deux camps
qui ont été légèrement blessés samedi soir.
Il doit rester une coquille de la première version. Il faut remplacer “ont pu se produire” par “se sont produits”.
Sans en minimiser la portée, nous tenons cependant à
relativiser l’ampleur des faits constatés et lançons dès à présent un
appel général à la dignité.
“Appel à la dignité”. Ouais, j’aurais plutôt appeler au calme, à
la patience en attendant que des enquêtes internes soient menées. Mais
non. La dignité. Celle de fermer sa gueule.
Notre île n’a aucunement besoin d’une polémique
supplémentaire et il appartient aux deux clubs aujourd’hui de montrer
l’exemple en faisant preuve de courage et de responsabilité.
Le courage et la responsabilité de fermer sa gueule. Des deux côtés. Et du côté des instances type LFP ou FFF ?
Ceci étant, nous ne pouvons accepter que l’on réécrive
aujourd’hui l’histoire et que l’on fasse des procès d’intention à notre
club qui n’a absolument rien à se reprocher concernant l’organisation et
la gestion de cette rencontre.
En effet, la pelouse proposée aux supporteurs d’Ajaccio en
attendant d’évacuer les abords du stade où des Bastiais les attendaient,
fait preuve d’un à-propos et d’une sollicitude éclatants de votre part.
Ce constat a été effectué et souligné par tous les
observateurs présents à Furiani et personne ne peut sérieusement sous
entendre que nous aurions pu faillir en une quelconque façon à nos
obligations.
Les observateurs. Lesquels ? Une source ? Non parce que les observateurs journalistiques par exemple ne sont pas tous d’accord.
C’est donc avec consternation et tristesse que nous avons
appris hier que les dirigeants acéistes, qui entendent visiblement
occulter les agissements et les exactions commises par leurs supporters,
entendaient porter plainte contre notre club. Nous laissons aujourd’hui
le soin à chaque Corse d’apprécier à sa juste valeur cette action en
justice sans précédent.
Le club de Bastia parle donc d’incident côté bastiais et
d’exaction côté acéiste. Oui en effet, c’est une manière digne et
responsable de réécrire l’histoire. Rappel également du fonctionnement
des institutions. Ce ne sont pas les Corses qui décident ou qui
apprécient ce sens de la vérité, un brin biaisé.
Pour notre part, nous avons pleinement conscience de ce
qu’incarne le Sporting dans toute la Corse et de l’exemple qu’il
représente pour notre jeunesse.
Le Corse n’a pas peur de grand chose mais devrait se méfier du ridicule de temps en temps.
C’est pourquoi nous ne souhaiterions pas entrer dans une
quelconque polémique avec l’AC Ajaccio. Les faits répréhensibles qui ont
pu être commis samedi ont été dument filmés, notés et analysés. Ils
seront certainement discutés dans les semaines à venir par les instances
du football et il n’est nullement dans notre intention à ce stade, de
les anticiper.
Non mais quand même on peut dire que les lignes antérieures font
un peu le tour du problème et que vous attendez peu d’éléments nouveaux
de la justice.
Heureuse d’avoir pu offrir une victoire à l’ensemble du
peuple bleu, la famille du Sporting n’a aucune leçon de corsitude à
recevoir de personne.
Non, moi je prends des notes chaque fois que Dieu me donne l’occasion d’observer le système de défense extra-footballistique.
Elle tient à rendre aujourd’hui un hommage chaleureux à
l’ensemble des personnels en charge de la sécurité les soirs de match à
Furiani et à les assurer de sa totale confiance.
Non sérieusement, il y a des vraies personnes ou ce sont des emplois fictifs ?
C’est avec sérénité que notre club se prépare désormais à
aborder la dernière ligne droite de ce championnat et à préparer la
réception de Lyon.
Uniti Vinceremu, Forza Bastia
Sur Twitter @TheSpoonerWay
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Guy Roux / Patrick Dessault - Commentaire composé de l'entretien à France Football - 26-02-13
Je serai peut-être le seul, mais il me semble que l’entretien avec
Guy Roux ne ressemble à rien. Les questions extraites, essayons de
saisir le fil conducteur de Patrick Dessault.
C’est long, mais je suis allé au bout. Quitte à en perdre en route.
« Avec une bonne bouteille de Chablis… »
Voici le seul extrait qui sert de titre à l’entretien accordé par Guy
Roux. Pas de foot. Suspense. En allant plus loin, il serait facile de
dire que le journaliste cherche à s’appuyer sur l’image de bon vivant
d’un des plus grands entraîneurs et formateurs français des 50 dernières
années.
Le chapô nous apprendra juste que Guy Roux ne taille pas ses
confrères au grand dam de l’auteur. Mais que quand même, faut pas
déconner, l’alcool fait passer les purges de la L1 organisées de mains
de maîtres par les entraîneurs, thèse défendue par le journaliste.
Q1 : PD : « Guy, ne trouvez-vous pas qu’on s’ennuie à regarder
la L1, et ne serait-ce pas, par conséquent, de la responsabilité de ceux
qui la mettent en scène ? »
Cette première question apporte la lumière pour comprendre le titre
et le chapô de l’article et résume parfaitement la finesse du point de
vue qu’il faudra faire vomir à Guy Roux. Si on s’ennuie, c’est la faute
des entraîneurs. T’en dis quoi mon p’tit vieux ??
Réponse de GR dit que non et que si la répartition était autre on risquerait de n’avoir que deux ou trois matchs regardables
Q2 :. PD : « N’est-ce pas déjà le cas ? »
Le journaliste perd déjà patience et ne comprend comment il n’a pas
eu un interlocuteur plus consensuel dès la première question alors même
que son argumentaire était sans faille et qu’il ne pouvait pas avoir une
autre possibilité de réponse que celle : « bah ouais ma gueule,
évidemment ce sont les entraîneurs, sinon qui d’autre ?? les joueurs ??
Non. Les dirigeants ?? Non. L’influence des médias qui fait que quand
une meute crie à la nullité, tout le monde trouve tout nul. Il est
toujours plus valorisant de faire valoir un sens critique bidon plutôt
qu’une admiration qui signifie pour beaucoup naïveté.
Réponse de GR : la L1 est homogène.
Q3 : PD : « Elle est tirée par le bas ! »
Par qui, par quoi, peu importe, l’idée est de dire que si la Ligue 1
est homogène, elle l’est pas le bas et puis c’est tout et donc que si
elle est nulle, c’est la faute des entraîneurs et comme ça on retombe
tranquillement sur la première question et on en parle plus car le
journaliste est ici avant tout pour donner son avis et le faire
confirmer par un entraîneur.
Réponse de GR revient sur Toulouse-Rennes qu’il a beaucoup aimé en ajoutant « pour une fois ».
Q4 : PD : « Vous voyez, vous êtes d’accord ».
Forcément il n’y a peu de chose aussi imparable que passer une couche
de mauvaise foi sur une réponse qui se veut sincère. GR dit que pour
une fois en voyant Toulouse, le match était bien, il ne dit pas que pour
une fois en Ligue 1, le match était bien. Aveuglé par la volonté de
faire cracher GR dans la soupe, le journaliste a oublié de penser aux
deux interprétations possibles, au minimum, de la réponse de
l’Auxerrois.
On remarquera au passage que l’essentiel pour le journaliste n’est
pas de reconnaître qui a raison ou pas, qui donne une bonne information
ou pas, mais bien sur que GR soit d’accord avec lui. On est bien parti.
Réponse de GR : Constat similaire mais cheminement différent, si le match est déplorable, il est inutile de charger les coaches.
Q5 : PD « Attendez vous dites que les entraîneurs ne sont pas responsables et donc pas coupables ? »
La défense à la Georgina Dufoix (les plus jeunes iront se
renseigner), cela peut payer. Le journaliste a décidé de ne pas faire
dans la demi-mesure, aujourd’hui c’est sans nuance. Soit les entraîneurs
sont tous coupables et responsables, soit ils sont responsables et
coupables. De manière insidieuse, par une démonstration par l’absurde en
sous-entendant dans l’esprit de GR : « ah bon donc ils ne sont jamais
responsables, jamais coupables, ce n’est jamais leur faute ». Il réussit
à faire fléchir un peu GR qui comprend que cet autre extrême n’est pas
plus tenable que celui du journaliste. Mais le journaliste ne le voit
pas.
Réponse de GR « Ok je nuance. Le Nancy de Jean Fernandez était horrible ».
Q6 : PD : « Peut-être n’êtes-vous pas le mieux placé pour
parler de lui. Quand il est parti de l’AJA, le club était toujours en L1
et venait de disputer la Ligue des champions. »
Bon, pas grand chose à dire si ce n’est ce lancement assez vulgaire
sur une querelle entre deux hommes qui ont été heureux de se séparer.
Q7 : « Vous visez Jean Fernandez avec qui vous étiez en mauvais
termes, car il ne voulait pas vous avoir dans les pattes, mais… »
Donc, quand on se dispute avec quelqu’un, on ne peut pas avoir un
avis objectif. Mais le journaliste enfonce quand même le clou, parce que
c’est marrant les règlements de compte à distance par voie de presse,
ça fait vendre, alors on ne va pas se priver et on relance !
Réponse de GR : « le successeur de Fernandez montre qu’il est possible d’avoir du beau à Nancy. » Et c’est vrai.
Q8 : PD : « Vous cataloguez, un homme, un technicien. »
Pas la peine de formuler une question, hein. Pas la peine de changer de sujet. Ca n’intéresse personne et il n’en ressort rien.
Réponse de GR : « C’est vous qui cataloguez en prenant comme point de base que la L1 est barbante. L’ennui est subjectif ».
C’est intéressant hein le jeu du « c’est celui qui dit qui y est » ??
Q9 :. PD : « C’est à dire ? »
Le journaliste ne sent pas qu’il est un peu coincé et ce n’est pas en
reconnaissant qu’il ne comprend pas les réponses de son interlocuteur
que sa situation va s’arranger.
Réponse de GR : les deux immenses entraîneurs lors de
Real-Manchester n’ont pas pu faire grand chose face au manque d’envie
des joueurs espagnols.
Q10 :. PD : « Ah vous y venez ! ».
Splash !!!! Explosion de joie, arriver à la 10è question et enfin
trouver la personne de son avis. Rappel du règlement : le journaliste
n’a pas d’avis. Normalement. Quand on ne se fout pas de la gueule de son
interlocuteur et des ses lecteurs.
GR : « Laissez-moi terminer ».
Stop violent. Essuie ta bave.
Q11 : « On commence à être d’accord. Et cet état d’esprit, vous ne pensez pas que c’est à l’entraîneur de le faire passer ? »
Il n’a plus que cela dans la bouche, dans la main, partout. C’est
très énervant. J’espère au moins que les deux sont souls à ce niveau de
l’entretien, pour qu’ils ne se rendent pas compte. Nous, on se demande
ce qu’on regardera à la télé ce soir.
Q12 : « Mais qu’est-ce qui empêche de tout faire, bien jouer et
vendre ? Nantes, en son temps, a toujours été pillé, mais le jeu
restait une donnée fondamentale. »
Il faut comprendre que le « temps », c’est à peine quelques années.
Mais c’est plus simple de le faire passer pour une vérité universelle,
personne ne le contredira. Sauf Guy Roux, qui en effet circonscris le
débat à Suaudeau et Denoueix, ce qui limite le « temps » de Nantes.
Q13 : PD : « En fait, tous les entraîneurs sont bons… »
Pas de question. On tente de passer par la fenêtre pour la deuxième
tentative désespérée de raisonnement par l’absurde : « hein tu ne peux
pas dire que les entraîneurs sont tous bons, donc tu es obligé de
reconnaître qu’il y en a des nuls. Donc tu dois dire que certains
entraîneurs sont responsables et coupables du mauvais de leurs équipes.
Donc tu es d’accord avec moi. »
On n’a pas avancé depuis la 1ère question. C’est ouf.
Q14 : PD : « Quand on regarde les matchs, on s’interroge souvent sur le travail effectué en amont, durant la semaine. »
Bah, justement, si on te prend aux mots, ce serait sympa que tu
t’interroges vraiment, genre avec un point d’interrogation, parce que là
ce n’est pas le cas. Ce n’est pas non plus une surprise, on a bien
compris l’arnaque depuis le début, mais quand même, à ce point…
Q15 : PD : « Donc globalement, le travail est bon. »
Non non, vous y avez cru. Mais non, pas de question. Juste histoire
d’essayer de mettre l’interlocuteur dans une pseudo contradiction
mesquine en appuyant ostensiblement sur une possible exagération de sa
part. Et une remise en cause de sa réponse offrirait une petite fenêtre
de tri pour le journaliste et grosse éructation de joie pour son égo et
son seul avis défendu maladroitement depuis 15 questions.
Q16 : PD : « Il n’y a que peu de spectacle. »
Non non, vous y avez cru. Mais non, pas de question. Un constat.
Subjectif. Sensé orienter l’entretien. Je crois que Guy Roux a décidé de
ne pas craquer. On se croirait dans le film « Garde à vue » ou dans un
reportage sur Guantanamo : « PUTAIN MAIS TU VAS LE DIRE QUE C’EST NUL ET
QUE C’EST LA FAUTE DES CONS D’ENTRAINEURS, TOI QUI EN PLUS D’EN AVOIR
ETE UN FUT PRESIDENT DE L’UNECATEF PENDANT 14 ANS !».
Q17 : PD : « En réalité, les équipes sont « bien en place », comme on dit, une vraie plaie… »
Alors là moment spécial de l’entretien où l’âge du questionné se fait
sentir et il fatigue de l’itw, car il ne comprend pas ce que demande le
journaliste. Il ne s’agissait pas de critiquer l’expression en
elle-même, mais le système tactique sous-entendu par cette expression.
GR rappelle avoir vécu un entraînement avec Denoueix et c’était est passionnant.
Q18 : PD : « Vous croyez que tous les entraîneurs le sont ? »
Devine mon grand, s’il a cité Denoueix, tu crois vraiment que c’est pour dire que Guy Lacombe est au niveau ?
Q19 : PD : « Autre expression : La culture de la gagne que tout un chacun maltraite. »
Oh bah oui !! Chic. Et la semaine prochaine, tu interviewes Alain Rey
et tu lui poses des questions sur la formation à l’auxerroise qui a
disparu ??!!
Q20 : PD : « Aujourd’hui, en L1, il y a des coaches que vous appréciez ? »
AAAHHH. Voilà on commence l’interview à la 20è question. France
Football, c’est une question d’endurance et de patience. C’est pour les
retraités.
Q21 : PD : « Et Frédéric Antonetti à Rennes ou Francis Gillot à Bordeaux ? »
Bah oui on va se passer tranquillement la liste de tous les
entraîneurs qui existent. Et vous savez pourquoi il fait ça ?? Il est
malin le bougre, pour essayer d’entendre Guy Roux dire : « ah non ces
deux là sont chiants et d’ailleurs c’est leur faute si leurs équipes
jouent mal ». Non mais sérieux, c’est gros et limite, je dirais que cela
montre que tu ne fais confiance en la probité intellectuelle de GR.
Q22 : PD : « Et le jeu pratiqué par leurs équipes ? »
Genre morpion. Il s’accroche, jusqu’à la fin. Je ne vous dirai pas la
dernière réponse de GR. Mais c’est un putain de Jean Moulin sur ce coup
là. Bravo mon grand.
Sur Twitter @TheSpoonerWay
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