lundi, mars 11, 2013

La réponse imaginaire de Pape Diouf suite au publi-communiqué de l’OM sur la sortie de son livre "C'est bien plus qu'un jeu"

Pape Diouf exerce son droit de réponse par la voix de The Spooner


« Je est un autre », Arthur Rimbaud.

Grande fut ma surprise lorsqu’en faisant mes courses comme tous les dimanches matin chez mon vendeur de caviar immigré, on m’apprit par l’intermédiaire d’une phrase assez courte, aux limites d’une vulgarité si commune chez les artisans des commerces de bouche, que je suis dans le journal de ce matin avec en outre, une photo bien avantageuse si j’en crois l’avis certes primaire mais ô combien gratifiant d’un homme de la plèbe.

Mon Narcisse en fut comblé et je décidai de poursuivre d’un pas léger mais responsable eu égard à une actualité qui me plaçait aux côtés de Hugo Chavez et des grands de ce monde, et à n’en point douter le fait que je me prénomme Pape a été depuis toujours une bénédiction, même si, il faut savoir faire fructifier le capital initial que le sort a bien voulu me confier le jour saint de ma naissance.

La lecture de ce torchon m’a quelque peu désappointé, les communiquants devraient être interdits d’écrire, ils ne comprennent rien. Les communiquants aux cheveux longs devraient être pendus, ils ne servent à rien.

Passons. Le « nous » utilisé par exemple sur le verbe « passons » est purement une figure de style littéraire si tant est qu’il puisse être possible que plusieurs personnes préoccupées au même titre qui est le mien de passer sur cette affaire comme je le fais, le « nous » ici ne s’adresse qu’à mon propre égard, à la limite, en extrapolant, et afin de ne pas vous perdre avec l’usage d’un pluriel, j’admets que « nous » pourrait s’adresser à moi, mon corps, mon esprit et mon compte en banque qui enculent à sec, au verre pilé et au fer à souder, le sombre butor qui a osé écrire cette page et choisir cette photo où je tiens un micro qui n’est à la mode que chez Canal + Roumanie.

Je vais bien malgré moi m’abaisser et répondre à quelques farfelitudes énoncées.
Avant de rentrer dans le vif du sujet, je tiens à souligner l’ineptie particulièrement prononcée lorsqu’un homme de premier plan comme devrait l’être à toutes les époques le président de l’OM, doit acheter une page d’un journal sportif pour dire quelque chose… Alors oui c’est une blague, j’en ris à gober un suricate au déjeuner. Lorsqu’on veut passer pour un bon gestionnaire, on appelle ces chiens errants de journalistes pour faire un entretien téléguidé en venant avec les questions qu’il devra lire et recopier et surtout avec les réponses. On gagne en économisant 80 000 euros, on gagne parce qu’on renforce les liens avec la presse, support médiatique indispensable pour mener un club de cette taille. Ca, c’est l’argument des petits gens.

Je sais qu’en opérant de la sorte je devrais moi-même me payer ma page. Je suis bien heureux de pouvoir illustrer ma paranoïa de cette manière en pensant au petit Vincent qui se frotte les mains croyant que je ne pourrai pas me payer une page de n’importe quel torchon étant donné la manière dont je me suis gavé en tant que président de l’OM. Sur ce point nous sommes bien d’accord et je me félicite que son équipe doive combler les trous que j’ai faits de mon poignet viril.

Parlons maintenant de ma passion pour la psychanalyse.

Chère Olympique de Marseille,

J’ai l’honneur de m’adresser à l’institution immortelle, Moi, Pape Diouf, en mon propre nom, que pourtant tu essaies de salir. C’est donc d’égal à égal puisqu’aucun mortel n’a souhaité signer ce que vous écrivez. Je laisse le soin à vos médecins traitants l’analyse de cette fuite, non, de ce refus de présence, de cette négation de la responsabilité qui incombe à vos représentants et donc, de cette absence de personnalité.

Je me gausse de votre pensée sur les fameux préjugés qui accompagnent mon parcours… Comment pourrais-je sérieusement prendre ombrage de cette critique lorsque vos illustres dirigeants en souffrent plus que moi car eux sont encore en poste. Une veuve suisse blonde mandatée par des financiers qui n’ont pas le cœur dans ce club et les pieds dans l’eau si bleue qui bordent la ville ; un Rastignac de président qui, pour ne pas faire défaut à l’histoire de ce personnage, habite encore Paris alors que les affaires si pressantes doivent se régler physiquement au Vélodrome et non par des réunions skype ; un directeur sportif qui est soupçonné depuis sa communion de liens avec des personnes peu recommandables. Mes préjugés m’appartiennent et je suis libre de les rappeler quand bon me semble, en particulier en évoquant mon parcours. Il serait opportun de soigner les leurs tant votre image en pâtit chère Olympique.

Je m’étonne donc que vous puissiez dénoncer ma paranoïa tant cette lettre illustre la vôtre d’une manière bien plus important. Comment en est-il du côté de vos dirigeants ? Les tentatives de destabilisation ad nominem qu’ils subissent plusieurs fois par semaine ne sont-elles pas le fruit des mêmes peurs, de la même paranoïa ? Le fait même de réaliser un tel communiqué ne présage pas de leur peur que mes mots soient pris au sérieux ? Ne présage-t-il pas de votre crainte de mon action, de mon livre que j’ai écrit dans votre dos. Vous dénoncez ici ce que vous connaissez, ce que vous subissez, ce que vous criez lorsqu’une faille ébranle leur tour d’ivoire. Ils connaissent ces luttes intestines à tel point que la nauséeuse bile que vous crachez n’est que la plus belle illustration de mon témoignage, et je vous en suis gré.

Je comprends que vous fassiez parler quelques chiffres financiers qui, présentés de cette manière, accusent mon action, mais réduisent tellement un sport, une équipe à un bilan comptable. Pour reprendre un adage populaire et ainsi me mettre à un niveau compréhensible par tout le monde, « on fait dire ce qu’on veut aux chiffres ». Je vais avancer ma défense sur ce thème. Il est rare de voir des clubs ambitieux ne pas dépenser d’argent. Si l’ambition doit rester de l’ambition et ne jamais se concrétiser, autant aller diriger Lorient, sans offense pour ce brave peuple de pêcheurs. Très chère Olympique, rappelez-moi avec quelle équipe vos derniers titres ont-ils été conquis ? Rappelez-moi les joueurs ? Ce qui me fait le plus mal dans cette tentative putassière de prendre à témoin les pauvres en annonçant des chiffres de cette grandeur, c’est que vous devriez reconnaître que les titres dont nous sommes tous si fiers ont été gagnés grâce à la présence, je ne peux décemment dire « travail » ou « action », de Jean-Claude Dassier. Vous comprenez mon raisonnement et vous savez très bien que j’ai raison aujourd’hui comme j’ai eu raison à l’époque.

Concernant Gerets, je n’ai rien à ajouter. Peut-être ai-je eu tort ? Peut-être ai-je eu raison néanmoins. Rappelez-moi quel est l’entraineur qui a gagné ? Comme si moi, Pape Diouf, ne devais-je avoir à répondre que devant les actionnaires ? Comme vous, chère Olympique, ne pourriez souffrir d’être dirigée de Suisse alors que loin de la Méditerranée et du Mistral, vous êtes condamnée à errer comme un club des terres intérieures. Dans l’anonymat, le froid et avec Jean-Michel Aulas comme concurrent.

Comme si les actionnaires qui sont là aujourd’hui et ne seront plus là demain, devaient avoir raison face à votre folie que le monde nous envie.

Votre ordre de route, belle OM, c’est de gagner. Une fois ce principe de base énoncé, tout le reste n’est que comptabilité.


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A retrouver sur horsjeu.net  : http://horsjeu.net/a-la-une/cest-bien-plus-quun-jeu-publi-communique-de-lom-sur-la-sortie-du-livre-de-pape-diouf/ 

Commentaire composé : le communiqué du SC Bastia - 4/03/13

Le SCB communique - 4/03/13 http://www.sc-bastia.net/v4/?p=20050

Les dirigeants, joueurs, staff technique et employés du SCB tiennent avant toute chose à remercier les 15000 supporters qui ont assuré une ambiance extraordinaire tout au long du match contre Ajaccio et qui ont porté notre équipe vers la victoire.
Oui alors justement, j’ose imaginer que l’objet de ce communiqué n’est pas uniquement de remercier “l’ambiance extraordinaire” assurée samedi.  Quoique je me garderai bien de me moquer, il s’agit bien au sens propre du terme d’un moment extraordinaire, entendons-nous: il y a les ambiances ordinaires, où les supporteurs soutiennent, parfois se chamaillent, encouragent, crient, font la ola, toutes ces conneries de métropolitains. Et puis il y a les ambiances EXTRA-ordinaires qui correspondent bien évidemment à des lieux, des moments qui ne sont pas du domaine du commun, voire du mortel, en l’occurrence tout ce qui se passe en Corse.

En totale concertation avec les autorités et les dirigeants de l’AC Ajaccio, notre club a tout fait pour que le match se déroule dans les meilleures conditions d’accueil et de sécurité.
Quand vous parlez d’autorité, vous parlez des mouvements armés, ça d’accord, mais pas uniquement de la police ?

Le plan proposé par le club en réunion du 28 février a été approuvé par toutes les parties, et les remarques formulées ont été intégralement prises en compte.
Ce qui nous intéresse justement c’est le compte-rendu de la réunion et les remarques formulées. Du style “fournir des cailloux”, “insulter les adversaires” etc. D’ailleurs visiblement, les dirigeants d’Ajaccio ne sont pas d’accord avec cette version “approuvée par toutes les parties”.

Si le match s’est déroulé dans des conditions quasi-parfaites, certains incidents ont hélas pu être constatés en marge de ce derby de la Corse.
Personnellement, je suis d’accord avec vous, dans un courrier de cette importance, il faut toujours contextualiser et parler de la météo. Il est vrai que les “conditions quasi parfaites” montrent l’avantage de la Corse au mois de mars par rapport au continent et que le soleil y était plus chaud samedi qu’ailleurs, et que “certains incidents”, les nuages au-dessus du stade pendant 16 secondes cumulées sur l’ensemble du match, sont regrettables, bien qu’exceptionnels.

Les composantes du SCB tiennent sans ambigüité à déplorer les incidents qui ont pu se produire à l’occasion de ce match et à témoigner leur sympathie et leur soutien aux supporters des deux camps qui ont été légèrement blessés samedi soir.
Il doit rester une coquille de la première version. Il faut remplacer “ont pu se produire” par “se sont produits”.

Sans en minimiser la portée, nous tenons cependant à relativiser l’ampleur des faits constatés et lançons dès à présent un appel général à la dignité.
“Appel à la dignité”. Ouais, j’aurais plutôt appeler au calme, à la patience en attendant que des enquêtes internes soient menées. Mais non. La dignité. Celle de fermer sa gueule.

Notre île n’a aucunement besoin d’une polémique supplémentaire et il appartient aux deux clubs aujourd’hui de montrer l’exemple en faisant preuve de courage et de responsabilité.
Le courage et la responsabilité de fermer sa gueule. Des deux côtés. Et du côté des instances type LFP ou FFF ?

Ceci étant, nous ne pouvons accepter que l’on réécrive aujourd’hui l’histoire et que l’on fasse des procès d’intention à notre club qui n’a absolument rien à se reprocher concernant l’organisation et la gestion de cette rencontre.
En effet, la pelouse proposée aux supporteurs d’Ajaccio en attendant d’évacuer les abords du stade où des Bastiais les attendaient, fait preuve d’un à-propos et d’une sollicitude éclatants de votre part.

Ce constat a été effectué et souligné par tous les observateurs présents à Furiani et personne ne peut sérieusement sous entendre que nous aurions pu faillir en une quelconque façon à nos obligations.
Les observateurs. Lesquels ? Une source ? Non parce que les observateurs journalistiques par exemple ne sont pas tous d’accord.

C’est donc avec consternation et tristesse que nous avons appris hier que les dirigeants acéistes, qui entendent visiblement occulter les agissements et les exactions commises par leurs supporters, entendaient porter plainte contre notre club. Nous laissons aujourd’hui le soin à chaque Corse d’apprécier à sa juste valeur cette action en justice sans précédent.
Le club de Bastia parle donc d’incident côté bastiais et d’exaction côté acéiste. Oui en effet, c’est une manière digne et responsable de réécrire l’histoire. Rappel également du fonctionnement des institutions. Ce ne sont pas les Corses qui décident ou qui apprécient ce sens de la vérité, un brin biaisé.

Pour notre part, nous avons pleinement conscience de ce qu’incarne le Sporting dans toute la Corse et de l’exemple qu’il représente pour notre jeunesse.
Le Corse n’a pas peur de grand chose mais devrait se méfier du ridicule de temps en temps.

C’est pourquoi nous ne souhaiterions pas entrer dans une quelconque polémique avec l’AC Ajaccio. Les faits répréhensibles qui ont pu être commis samedi ont été dument filmés, notés et analysés. Ils seront certainement discutés dans les semaines à venir par les instances du football et il n’est nullement dans notre intention à ce stade, de les anticiper.
Non mais quand même on peut dire que les lignes antérieures font un peu le tour du problème et que vous attendez peu d’éléments nouveaux de la justice.

Heureuse d’avoir pu offrir une victoire à l’ensemble du peuple bleu, la famille du Sporting n’a aucune leçon de corsitude à recevoir de personne.
Non, moi je prends des notes chaque fois que Dieu me donne l’occasion d’observer le système de défense extra-footballistique.

Elle tient à rendre aujourd’hui un hommage chaleureux à l’ensemble des personnels en charge de la sécurité les soirs de match à Furiani et à les assurer de sa totale confiance.
Non sérieusement, il y a des vraies personnes ou ce sont des emplois fictifs ?

C’est avec sérénité que notre club se prépare désormais à aborder la dernière ligne droite de ce championnat et à préparer la réception de Lyon.

Uniti Vinceremu, Forza Bastia


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mardi, mars 05, 2013

Guy Roux / Patrick Dessault - Commentaire composé de l'entretien à France Football - 26-02-13

Je serai peut-être le seul, mais il me semble que l’entretien avec Guy Roux ne ressemble à rien. Les questions extraites, essayons de saisir le fil conducteur de Patrick Dessault.
C’est long, mais je suis allé au bout. Quitte à en perdre en route.
 
« Avec une bonne bouteille de Chablis… »
Voici le seul extrait qui sert de titre à l’entretien accordé par Guy Roux. Pas de foot. Suspense. En allant plus loin, il serait facile de dire que le journaliste cherche à s’appuyer sur l’image de bon vivant d’un des plus grands entraîneurs et formateurs français des 50 dernières années.
Le chapô nous apprendra juste que Guy Roux ne taille pas ses confrères au grand dam de l’auteur. Mais que quand même, faut pas déconner, l’alcool fait passer les purges de la L1 organisées de mains de maîtres par les entraîneurs, thèse défendue par le journaliste.
 
Q1 : PD : « Guy, ne trouvez-vous pas qu’on s’ennuie à regarder la L1, et ne serait-ce pas, par conséquent, de la responsabilité de ceux qui la mettent en scène ? »
Cette première question apporte la lumière pour comprendre le titre et le chapô de l’article et résume parfaitement la finesse du point de vue qu’il faudra faire vomir à Guy Roux. Si on s’ennuie, c’est la faute des entraîneurs. T’en dis quoi mon p’tit vieux ??
Réponse de GR dit que non et que si la répartition était autre on risquerait de n’avoir que deux ou trois matchs regardables
 
Q2 :. PD : « N’est-ce pas déjà le cas ? »
Le journaliste perd déjà patience et ne comprend comment il n’a pas eu un interlocuteur plus consensuel dès la première question alors même que son argumentaire était sans faille et qu’il ne pouvait pas avoir une autre possibilité de réponse que celle : « bah ouais ma gueule, évidemment ce sont les entraîneurs, sinon qui d’autre ?? les joueurs ?? Non. Les dirigeants ?? Non. L’influence des médias qui fait que quand une meute crie à la nullité, tout le monde trouve tout nul. Il est toujours plus valorisant de faire valoir un sens critique bidon plutôt qu’une admiration qui signifie pour beaucoup naïveté.
Réponse de GR  : la L1 est homogène.
 
Q3 : PD : « Elle est tirée par le bas ! »
Par qui, par quoi, peu importe, l’idée est de dire que si la Ligue 1 est homogène, elle l’est pas le bas et puis c’est tout et donc que si elle est nulle, c’est la faute des entraîneurs et comme ça on retombe tranquillement sur la première question et on en parle plus car le journaliste est ici avant tout pour donner son avis et le faire confirmer par un entraîneur.
Réponse de GR revient sur Toulouse-Rennes qu’il a beaucoup aimé en ajoutant « pour une fois ».
 
Q4 : PD : « Vous voyez, vous êtes d’accord ».
Forcément il n’y a peu de chose aussi imparable que passer une couche de mauvaise foi sur une réponse qui se veut sincère. GR dit que pour une fois en voyant Toulouse, le match était bien, il ne dit pas que pour une fois en Ligue 1, le match était bien. Aveuglé par la volonté de faire cracher GR dans la soupe, le journaliste a oublié de penser aux deux interprétations possibles, au minimum, de la réponse de l’Auxerrois.
On remarquera au passage que l’essentiel pour le journaliste n’est pas de reconnaître qui a raison ou pas, qui donne une bonne information ou pas, mais bien sur que GR soit d’accord avec lui. On est bien parti.
Réponse de GR : Constat similaire mais cheminement différent, si le match est déplorable, il est inutile de charger les coaches.
 
Q5 : PD « Attendez vous dites que les entraîneurs ne sont pas responsables et donc pas coupables ? »
La défense à la Georgina Dufoix (les plus jeunes iront se renseigner), cela peut payer. Le journaliste a décidé de ne pas faire dans la demi-mesure, aujourd’hui c’est sans nuance. Soit les entraîneurs sont tous coupables et responsables, soit ils sont responsables et coupables. De manière insidieuse, par une démonstration par l’absurde en sous-entendant dans l’esprit de GR : « ah bon donc ils ne sont jamais responsables, jamais coupables, ce n’est jamais leur faute ». Il réussit à faire fléchir un peu GR qui comprend que cet autre extrême n’est pas plus tenable que celui du journaliste. Mais le journaliste ne le voit pas.
Réponse de GR « Ok je nuance. Le Nancy de Jean Fernandez était horrible ».
 
Q6 : PD : « Peut-être n’êtes-vous pas le mieux placé pour parler de lui. Quand il est parti de l’AJA, le club était toujours en L1 et venait de disputer la Ligue des champions. »
Bon, pas grand chose à dire si ce n’est ce lancement assez vulgaire sur une querelle entre deux hommes qui ont été heureux de se séparer.
 
Q7 : « Vous visez Jean Fernandez avec qui vous étiez en mauvais termes, car il ne voulait pas vous avoir dans les pattes, mais… »
Donc, quand on se dispute avec quelqu’un, on ne peut pas avoir un avis objectif. Mais le journaliste enfonce quand même le clou, parce que c’est marrant les règlements de compte à distance par voie de presse, ça fait vendre, alors on ne va pas se priver et on relance !
Réponse de GR : « le successeur de Fernandez montre qu’il est possible d’avoir du beau à Nancy. » Et c’est vrai.
 
Q8 : PD : «  Vous cataloguez, un homme, un technicien. »
Pas la peine de formuler une question, hein. Pas la peine de changer de sujet. Ca n’intéresse personne et il n’en ressort rien.
Réponse de GR :  « C’est vous qui cataloguez en prenant comme point de base que la L1 est barbante. L’ennui est subjectif ».
C’est intéressant hein le jeu du « c’est celui qui dit qui y est » ??
 
Q9 :. PD : « C’est à dire ? »
Le journaliste ne sent pas qu’il est un peu coincé et ce n’est pas en reconnaissant qu’il ne comprend pas les réponses de son interlocuteur que sa situation va s’arranger.
Réponse de GR : les deux immenses entraîneurs lors de Real-Manchester n’ont pas pu faire grand chose face au manque d’envie des joueurs espagnols.
 
Q10 :. PD : « Ah vous y venez ! ».
Splash !!!! Explosion de joie, arriver à la 10è question et enfin trouver la personne de son avis. Rappel du règlement : le journaliste n’a pas d’avis. Normalement. Quand on ne se fout pas de la gueule de son interlocuteur et des ses lecteurs.
GR : « Laissez-moi terminer ».
Stop violent. Essuie ta bave.
 
Q11 : « On commence à être d’accord. Et cet état d’esprit, vous ne pensez pas que c’est à l’entraîneur de le faire passer ? »
Il n’a plus que cela dans la bouche, dans la main, partout. C’est très énervant. J’espère au moins que les deux sont souls à ce niveau de l’entretien, pour qu’ils ne se rendent pas compte. Nous, on se demande ce qu’on regardera à la télé ce soir.
 
Q12 : « Mais qu’est-ce qui empêche de tout faire, bien jouer et vendre ? Nantes, en son temps, a toujours été pillé, mais le jeu restait une donnée fondamentale. »
Il faut comprendre que le « temps », c’est à peine quelques années. Mais c’est plus simple de le faire passer pour une vérité universelle, personne ne le contredira. Sauf Guy Roux, qui en effet circonscris le débat à Suaudeau et Denoueix, ce qui limite le « temps » de Nantes.
 
Q13 : PD : « En fait, tous les entraîneurs sont bons… »
Pas de question. On tente de passer par la fenêtre pour la deuxième tentative désespérée de raisonnement par l’absurde : « hein tu ne peux pas dire que les entraîneurs sont tous bons, donc tu es obligé de reconnaître qu’il y en a des nuls. Donc tu dois dire que certains entraîneurs sont responsables et coupables du mauvais de leurs équipes. Donc tu es d’accord avec moi. »
On n’a pas avancé depuis la 1ère question. C’est ouf.
 
Q14 : PD : « Quand on regarde les matchs, on s’interroge souvent sur le travail effectué en amont, durant la semaine. »
Bah, justement, si on te prend aux mots, ce serait sympa que tu t’interroges vraiment, genre avec un point d’interrogation, parce que là ce n’est pas le cas. Ce n’est pas non plus une surprise, on a bien compris l’arnaque depuis le début, mais quand même, à ce point…
 
Q15 : PD : « Donc globalement, le travail est bon. »
Non non, vous y avez cru. Mais non, pas de question. Juste histoire d’essayer de mettre l’interlocuteur dans une pseudo contradiction mesquine en appuyant ostensiblement sur une possible exagération de sa part. Et une remise en cause de sa réponse offrirait une petite fenêtre de tri pour le journaliste et grosse éructation de joie pour son égo et son seul avis défendu maladroitement depuis 15 questions.
 
Q16 : PD : « Il n’y a que peu de spectacle. »
Non non, vous y avez cru. Mais non, pas de question. Un constat. Subjectif. Sensé orienter l’entretien. Je crois que Guy Roux a décidé de ne pas craquer. On se croirait dans le film « Garde à vue » ou dans un reportage sur Guantanamo : « PUTAIN MAIS TU VAS LE DIRE QUE C’EST NUL ET QUE C’EST LA FAUTE DES CONS D’ENTRAINEURS, TOI QUI EN PLUS D’EN AVOIR ETE UN  FUT PRESIDENT DE L’UNECATEF PENDANT 14 ANS !».
 
Q17 : PD : « En réalité, les équipes sont « bien en place », comme on dit, une vraie plaie… »
Alors là moment spécial de l’entretien où l’âge du questionné se fait sentir et il fatigue de l’itw, car il ne comprend pas ce que demande le journaliste. Il ne s’agissait pas de critiquer l’expression en elle-même, mais le système tactique sous-entendu par cette expression.
GR rappelle avoir vécu un entraînement avec Denoueix et c’était est passionnant.
 
Q18 : PD : « Vous croyez que tous les entraîneurs le sont ? »
Devine mon grand, s’il a cité Denoueix, tu crois vraiment que c’est pour dire que Guy Lacombe est au niveau ?
 
Q19 : PD : « Autre expression : La culture de la gagne que tout un chacun maltraite. »
Oh bah oui !! Chic. Et la semaine prochaine, tu interviewes Alain Rey et tu lui poses des questions sur la formation à l’auxerroise qui a disparu ??!!
 
Q20 : PD : « Aujourd’hui, en L1, il y a des coaches que vous appréciez ? »
AAAHHH. Voilà on commence l’interview à la 20è question. France Football, c’est une question d’endurance et de patience. C’est pour les retraités.
 
Q21 : PD : « Et Frédéric Antonetti à Rennes ou Francis Gillot à Bordeaux ? »
Bah oui on va se passer tranquillement la liste de tous les entraîneurs qui existent. Et vous savez pourquoi il fait ça ?? Il est malin le bougre, pour essayer d’entendre Guy Roux dire : « ah non ces deux là sont chiants et d’ailleurs c’est leur faute si leurs équipes jouent mal ». Non mais sérieux, c’est gros et limite, je dirais que cela montre que tu ne fais confiance en la probité intellectuelle de GR.

Q22 : PD : « Et le jeu pratiqué par leurs équipes ? »
Genre morpion. Il s’accroche, jusqu’à la fin. Je ne vous dirai pas la dernière réponse de GR. Mais c’est un putain de Jean Moulin sur ce coup là. Bravo mon grand.


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