lundi, août 08, 2016

Une pensée pour Roger

Cela fait maintenant une quinzaine d’années que je pense à Roger début août, plus précisément entre le 6 et le 8 août. Depuis qu’il est né, depuis qu’il est numéro un mondial, depuis qu’il a battu tous les records que le tennis a connu, il y a une chose qui n’a jamais changé pour Roger Federer : il me doit le respect, le respect qu’un plus jeune doit à son ainé. C’est d’autant plus vrai lorsque l’écart n’est que de quelques jours. Moi le 6, lui le 8. Viendra dans quelques jours la même chose pour Djibril Cissé, je penserai à lui, et lui, non mais c’est un autre sujet. Cette année plus que les autres, je pense à Bafétimbi Gomis, né aussi un 6 août, mais 4 ans plus tard, je pense à lui parce qu’il a rejoint mon club et j’espère qu’il enflammera le Vélodrome qui le mérite tant.

L’anniversaire n’a jamais constitué une date importante pour moi. Si c’est le seul moment de l’année où les gens pensent à toi, cela peut devenir vraiment une sale journée. Oui oui on est toujours un peu déçu lorsque certains n’y pensent pas, mais bon. Sachant que ma date d’anniversaire impose l’humilité, même pour l’immortel que je suis : fête nationale de la Jamaïque, fête nationale de la Bolivie, naissance d’Andy Warhol et plein de personnes illustres et plus intelligentes que lui, et... et Hiroshima. Hi-ro-shi-ma. Ce qui fait de cette date aussi bien un des moments les plus horribles de l’histoire, mais aussi l’espoir de la fin d’une guerre. Personne ne se rend bien compte de la pression d’être né une telle date. Ah vous me faîtes marrer, non vous me mettez hors de moi : « ah je suis né comme machin, truc est mort ce jour là, ah tiens c’est la journée du patchwork et de la peinture sur porcelaine ». Ayez la décence de ne pas la ramener à vous quand d’autres portent sur leur acte de naissance une partie non négligeable de l’histoire mondiale et ce bien au-delà de ma simple personne, qui pourtant devrait satisfaire bien au-delà de mon cercle d’amis, c’est un autre sujet.


Quand tout le monde profite de ses vacances à cette période et se plaint à longueur de temps de ses petits coups de soleil, d’autres font le boulot et essaie de conserver dans cette folie environnante le sens des priorités et le poids de l’histoire. Ah oui c’est beau de se dorer en plein soleil, vous vous rendez compte ce que cela a d’inconvenant d’attraper des coups de soleil un jour comme le 6 août ? Je me désole de votre légèreté, je hais votre dilettantisme qui fait que vous ne pensez pas assez à Roger entre le 6 et le 8 août.

0 commentaires:

Enregistrer un commentaire

Abonnement Publier les commentaires [Atom]

<< Accueil